Il y a environ un an, Vladimir Poutine a été contraint de modérer les propos de Sergueï Karaganov, un des analystes politiques les plus éminents de Russie, qui l’avait interpellé publiquement sur l’urgence de revoir la doctrine nucléaire russe. Karaganov avait critiqué cette doctrine, la jugeant “obsolète” et “irresponsable” au vu du conflit en Ukraine et des tensions croissantes avec l’Occident, rapporte le journal Nezavissimaïa Gazeta de Moscou. En réponse, le président Poutine avait clarifié avec courtoisie mais fermeté qu’il ne voyait pas la nécessité de changer cette doctrine qui, à son avis, servait efficacement de moyen de dissuasion.

Peu de temps avant, Sergueï Karaganov, considéré comme un des penseurs derrière la politique agressive du Kremlin, avait provoqué un tollé en affirmant que pour gagner cette guerre, la Russie devrait considérer “une frappe préventive en Europe pour briser la volonté de l’Occident”. Il qualifiait l’arme nucléaire de “divine”, suggérant son utilisation pour anéantir une ville polonaise de taille moyenne, plutôt que, par exemple, Boston.

Nouvelle doctrine nucléaire

Une telle frappe nucléaire pourrait donc non seulement conserver la pé