Il s’agit de la “première visite de représentants de l’Union européenne (UE) en Syrie depuis la fin du régime de Bachar El-Assad”, le 8 décembre, comme le souligne CNN. Les ministres des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, et allemande, Annalena Baerbock, ont été accueillis le vendredi 3 janvier à Damas par le nouveau chef syrien, Ahmed El-Charaa, précédemment connu sous le nom d’Abou Mohammed Al-Joulani. Ils ont plaidé pour une transition à la fois inclusive et pacifique.

Cette mission diplomatique en Syrie s’est déroulée quatre semaines après la conquête rapide du pays par des factions rebelles syriennes et l’exil de l’ex-président Bachar El-Assad en Russie, “au moment où les nations occidentales commencent prudemment à établir des liens avec les nouveaux dirigeants syriens, après treize ans d’un conflit civil ravageur qui a causé la mort de plus de 500 000 personnes”, explique The Guardian.

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Le mouvement islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), dirigé par Ahmed El-Charaa, tente de se distancer de son ancienne association avec Al-Qaïda, note CNN.

“Ouverture”

À Damas, mentionne la chaîne américaine, la délégation européenne “a exprimé son désir de collaborer avec le nouveau gouvernement tout en mettant l’accent sur la protection des minorités”.

“Il est temps pour les Syriens de reprendre en main leur pays, avec une transition politique qui assure la représentation de toutes les communautés syriennes diversifiées et permet à tous les Syriens d’obtenir la citoyenneté syrienne sans discrimination religieuse ou de genre”, a indiqué Jean-Noël Barrot vendredi avant la rencontre. “Pour y parvenir, nous proposons aux autorités de transition syriennes notre soutien juridique et technique depuis la France et l’UE pour aider le peuple syrien à créer cette nouvelle constitution”, a-t-il ajouté.

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De manière similaire, Annalena Baerbock a déclaré sur X que “un nouveau départ est possible uniquement si tous les Syriens, peu importe leur appartenance ethnique ou religieuse, sont inclus dans le processus politique”.

À la suite de discussions avec Ahmed El-Charaa et d’autres officiels, Annalena Baerbock a précisé que la levée des sanctions de l’UE serait conditionnée par le progrès du processus politique, rapporte la Deutsche Welle. “L’Europe soutiendra” la transition de la Syrie “mais ne financera pas de nouvelles structures islamistes”, a-t-elle averti les journalistes après sa visite.

La chaîne de télévision allemande indique que si Ahmed El-Charaa “a accueilli” la ministre allemande des Affaires étrangères et son homologue français “à l’entrée du palais”, le dirigeant syrien a toutefois “évité de serrer la main à Baerbock, mais a brièvement serré celle de Barrot”.

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Les relations entre le nouveau gouvernement syrien, l’Allemagne et l’UE dépendront de l’implication des femmes et des hommes de toutes croyances ethniques et religieuses dans le nouveau système politique syrien, et de leur protection, a souligné Annalena Baerbock.

Visite de la prison de Saidnaya

Pour leur première visite dans la Syrie post-Assad, Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock ont également rencontré des membres de la société civile et visité “la tristement célèbre” prison de Saidnaya, selon les termes de CNN, notoire pour ses détentions arbitraires, tortures et exécutions. L’endroit était surnommé “l’abattoir humain” par Amnesty International, rapporte la Deutsche Welle.

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Le ministre français des Affaires étrangères a en outre exhorté les nouveaux dirigeants syriens à inspecter et détruire rapidement les stocks d’armes chimiques appartenant aux anciennes autorités.

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