La population de l’enclave palestinienne a manifesté son enthousiasme suite à la proclamation de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, mettant fin à plus de quinze mois de conflit. En Israël, bien que les familles des otages se réjouissent, elles expriment également des craintes.
Dans un contexte de destruction, la joie a irruption. Lors de l’officialisation de la trêve entre Israël et le Hamas le mercredi 15 janvier, “des groupes exultants se sont formés à Gaza pour fêter l’annonce et prendre des photos devant les ruines, vestiges des villes et villages du territoire”, rapporte The Times.
Le cessez-le-feu se déploie en trois phases. La première, qui durera quarante-deux jours, commencera le dimanche 19 janvier. Elle comprend un arrêt des hostilités, l’échange de 33 otages israéliens contre un millier de prisonniers palestiniens, et une augmentation de l’assistance humanitaire.
À Gaza, des rassemblements spontanés ont eu lieu dans diverses localités pour célébrer cette nouvelle, comme à Deir Al-Balah, au centre du territoire, ou à Khan Younès, dans le sud. “C’est le jour le plus heureux de ma vie et de celle des résidents de Gaza”, confie Abed Radwan au Guardian.
Abed Radwan, qui a trois enfants, fait partie des 1,9 million de personnes déplacées de Gaza, soit environ 90 % de sa population, selon l’ONU. Déplacé de la ville de Beit Lahiya il y a plus d’un an, il aspire à retourner chez lui pour “reconstruire [sa] maison et reconstruire Beit Lahiya”.
D’autres résidents ressentent un mélange de joie et de tristesse, rapporte le journal britannique, citant Fulla Masri, 33 ans : “Je suis attristée par la perte de l’être le plus cher, mon mari… Mais je suis soulagée que cette guerre sanglante soit terminée, que mes trois enfants et moi-même soyons en vie, et que nous puissions retourner dans le nord pour retrouver nos proches.”
Entre espoir et inquiétude en Israël
En Israël, l’annonce de la trêve a été accueillie avec prudence par les familles des otages. Aron Cohen, par exemple, s’exprime dans une vidéo du Times : “Nous sommes très contents, c’est le plus important… mais nous pensons aussi à tous les otages, car l’accord n’en couvre qu’une partie. Pour nous, ce n’est qu’un début, car nous voulons qu’ils reviennent tous.”
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Ifat Kalderon, cousine d’un des otages, exprime également une réserve mesurée : “D’un côté, je suis contente, mais je ne le croirai vraiment que lorsque je verrai les otages franchir la frontière vers Israël. Nous ignorons la condition des otages, je ne sais même pas si mon cousin est encore en vie.”
Des 251 otages capturés lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, 94 sont toujours détenus à Gaza, et 34 ont été tués, selon les informations de l’armée israélienne. Durant les quinze mois de guerre qui ont suivi, plus de 46 000 Palestiniens ont perdu la vie.