Des groupes rebelles armés ont pris par surprise les forces du régime syrien en entrant dans Alep, où ils ont continué à avancer le samedi 30 novembre, ce qui a conduit certains analystes à critiquer la Russie pour son incapacité à défendre son allié.
“La Russie lutte pour freiner l’avancée des rebelles syriens à Alep, rapporte Middle East Eye le samedi 30 novembre, alors que les insurgés se rapprochent rapidement du cœur de la ville”. Effectivement, le groupe salafiste Hay’at Tahrir Al-Cham (HTS) ainsi que d’autres factions rebelles ont réussi à infiltrer Alep après seulement trois jours de combats. C’est la première incursion de ces forces opposées à Bachar El-Assad dans la ville depuis fin décembre 2016, époque à laquelle les dernières zones contrôlées par les rebelles avaient été évacuées, suite à l’intervention militaire russe en soutien au régime syrien.
La progression des rebelles à Alep revêt une grande importance symbolique, notamment pour Moscou. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a qualifié cette offensive d’“attaque contre la souveraineté de la Syrie” et a exhorté Bachar El-Assad à “restaurer l’ordre le plus rapidement possible”.
En dépit de cette brève déclaration du gouvernement russe, Middle East Eye souligne l’absence de certaines mesures : “Notamment, [Peskov] n’a pas dévoilé de stratégie pour une désescalade par la Russie, ni indiqué que Moscou envisageait une intervention majeure pour appuyer les forces gouvernementales syriennes, comme cela a été le cas par le passé”. La raison en est simple, selon le média : la Russie est “occupée par un autre conflit”.
Des sources de sécurité turques, citées par un site d’information panarabe basé à Londres, affirment que la Russie “n’a pas réagi assez rapidement à l’avancée [des rebelles syriens] sur le terrain, car elle a redéployé la majorité de ses moyens aériens en Ukraine” pour les besoins de ce conflit, laissant ainsi “des forces réduites en Syrie, insuffisantes pour contrer efficacement l’offensive lancée mercredi par le groupe salafiste HTS”.
La Russie, “pas simplement spectatrice”, mais impuissante
L’armée russe a annoncé vendredi 29 novembre qu’elle bombardait les groupes “extrémistes” en Syrie pour appuyer le régime. Cependant, selon Omer Ozkizilcik, spécialiste des relations internationales au sein du think tank américain Atlantic Council, cité par Middle East Eye, la réaction russe a été inefficace :
“La Russie ne reste pas uniquement spectatrice, mais ce que nous voyons probablement, ce sont les limites de l’armée russe. La performance de la Russie ces deux derniers jours montre qu’une grande partie de la capacité de ses forces aériennes a été transférée en Ukraine.”
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.