Le gouvernement d’Israël s’apprête à approuver jeudi un accord récemment annoncé par le Qatar et les États-Unis, et a exprimé sa gratitude envers les présidents américains mercredi, soulignant l’étroite collaboration de leurs équipes sur ce dossier. Selon les médias américains, cette coopération peu commune à Washington profite à chaque leader.
« Il est rare que des présidents de partis rivaux collaborent ensemble durant une période de transition, même dans un contexte de crise importante », observe The New York Times.
« Obtenu après d’âpres négociations », le cessez-le-feu à Gaza, dévoilé le mercredi 15 janvier par le Qatar et les États-Unis, est « notablement le résultat d’une coopération exceptionnelle » entre le président démocrate sortant et son successeur républicain, « qui ont réussi à surmonter leur hostilité réciproque pour parvenir à un but commun », commente le journal.
Alors que l’accord sur un cessez-le-feu à Gaza, annoncé par le Qatar et les États-Unis, doit encore être ratifié jeudi par Israël, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déjà exprimé sa gratitude envers Donald Trump et Joe Biden, mentionnant que les « finitions » étaient encore en cours, selon le Times of Israel.
Un haut responsable américain, s’exprimant de manière anonyme, a révélé que Steve Witkoff, le futur envoyé spécial pour le Moyen-Orient du président élu républicain, s’était rendu quatre jours auparavant à Doha, au Qatar, pour participer aux négociations aux côtés de Brett McGurk, qui occupe une position similaire dans l’administration démocrate sortante. Cette collaboration est « historiquement sans précédent », a-t-il affirmé, saluant un partenariat « extrêmement efficace et fructueux » entre les deux hommes, qui ont même partagé les responsabilités.
Le « jour d’après »
« Finalement, l’accord permet à Biden comme à Trump de revendiquer chacun une victoire », analyse CNN. « C’est une bonne nouvelle pour un président sur le point de quitter ses fonctions avec une popularité au plus bas, et cela renforce la crédibilité d’un président élu qui a promis que ‘l’enfer se déchaînerait’ à Gaza si les otages n’étaient pas libérés avant son second mandat », note le site de la chaîne.
« Alors que les négociations touchaient à leur fin », le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a profité de l’occasion pour exposer sa vision de l’avenir de Gaza, « incluant notamment la création d’un État palestinien indépendant et la gestion par l’Autorité palestinienne des Territoires occupés », rapporte L’Orient-Le Jour.
À « quelques jours de l’officialisation du nouveau président américain Donald Trump, le plan pour le ‘jour d’après’ présenté par le responsable américain sortant sera-t-il respecté par l’administration républicaine ? » se demande le quotidien libanais.
« Washington s’inquiète que sans un tel plan », la situation à Gaza pourrait se détériorer, a expliqué à L’Orient-Le Jour, Ghaith El-Omari, chercheur au Washington Institute for Near East Policy. Deux scénarios défavorables pourraient alors se présenter, selon lui : « soit un regain de pouvoir du Hamas, soit une réoccupation israélienne de l’enclave. »
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.