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L’article de la semaine

Opinion.
Avec la chute de Bachar El-Assad, l’espoir se profile à nouveau au Moyen-Orient

Pourquoi cet article

Les récentes péripéties en Syrie portent des leçons cruciales qui s’inscrivent dans le dernier volet du thème sur les conflits abordé par les élèves de terminale. La région du Moyen-Orient, analysée notamment à travers les exemples de la Palestine et de l’Irak, y est particulièrement mise en avant.

Ce récit, publié par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, dresse un état des lieux de la situation en Syrie et détaille pourquoi la destitution de Bachar El-Assad soulève de grands espoirs mais aussi de sérieuses préoccupations au Moyen-Orient.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“Un des régimes les plus autoritaires (…), qui a empoisonné sa propre population, bradé et dévasté son pays pour maintenir son emprise, qui n’a subsisté que grâce à l’appui de l’axe de la ‘déchéance’ [en allusion à l’‘axe de la résistance’, la coalition militaire et politique menée par l’Iran et ses alliés régionaux] et du colosse russe d’une part, et d’autre part grâce à l’indifférence et à la pusillanimité des pays occidentaux, s’est effondré sans bain de sang.”

Anthony Samrani, corédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, affirme que les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 contre Israël ont accéléré la chute de Bachar El-Assad. Le dictateur de Damas misait sur le Hezbollah libanais pour repousser les insurgés menaçant son régime depuis les « printemps arabes » de 2011. Toutefois, les offensives de Tsahal ont considérablement affaibli cette milice chiite appuyée par Téhéran.

Lire aussi :  En pleine nuit : Nouvelles du Canada, Comores et Israël

Le conflit en Ukraine a aussi joué un rôle, note le journaliste libanais. La Russie, alliée d’Assad dans la répression des rebelles dans le nord syrien, a redéployé ses forces vers le front ukrainien, laissant ainsi les portes de Damas ouvertes aux insurgés du HTC (Hayat Tahrir Al-Cham).

Aujourd’hui, la Syrie est majoritairement contrôlée par un mouvement qualifié de « djihadiste et fondamentaliste » par Anthony Samrani, qui exprime ses préoccupations quant à l’avenir du pays. Assisterons-nous à des tensions sectaires comme ce fut le cas en Irak après 2002 ? Un conflit civil soutenu par la Turquie contre les Kurdes, qui revendiquent leur autonomie, pourrait-il éclater ? Un régime islamiste belliqueux pourrait-il voir le jour ? Le Moyen-Orient pourrait être profondément reconfiguré dans les prochains mois.

Néanmoins, Anthony Samrani souligne l’espoir que représente ce changement de régime pour les Syriens et, par extension, pour les peuples opprimés de la région.

Pour aller plus loin

Pour approfondir votre compréhension des enjeux en Syrie, nous vous recommandons les lectures suivantes :

  • une revue de presse qui explore les changements géopolitiques déjà provoqués par la chute de Bachar El-Assad dans la région ;
  • un article du Financial Times qui questionne l’avenir du pays et identifie les écueils à éviter pour les futurs dirigeants ;
  • une revue de presse qui brosse le portrait d’Ahmed El-Charaa (alias Abou Mohammed Al-Joulani), le leader du HTC.

Et ce qu’il ne fallait pas rater non plus cette semaine

Alors que l’élection de Donald Trump pourrait précipiter la fin du conflit que mène la Russie en Ukraine, cet article de The Economist, illustré par une carte de Courrier international, suggère que Kiev pourrait devoir abandonner ses territoires à l’Est et au Sud pour parvenir à un accord de paix avec Moscou. Ce sujet s’inscrit dans le thème 2 abordé en terminale : “Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution”.