Accusations contre Abou Dhabi dans la crise soudanaise
Abou Dhabi est au cœur des controverses pour son implication présumée dans le conflit interne au Soudan, où il est accusé de soutenir les Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire en lutte contre l’armée nationale soudanaise. Le média « Middle East Eye » a examiné les raisons pour lesquelles les Émirats arabes unis (EAU) chercheraient à étendre leur influence et à sécuriser des ressources au Soudan.
Soutien financier en contraste avec des actions controversées
Bien que les Émirats arabes unis aient contribué avec une aide de 70 millions de dollars à des programmes humanitaires des Nations Unies pour soulager la crise au Soudan, des accusations les pointent du doigt pour un supposé appui en armements aux Forces de soutien rapide. Ce groupe paramilitaire est en conflit ouvert avec les forces armées soudanaises (SAF).
Les analystes suggèrent que Abou Dhabi vise à exploiter les abondantes ressources agricoles et minérales soudanaises. Malgré la grave crise humanitaire, avec plus de 750 000 personnes menacées par la famine, 15 000 décès enregistrés et plus de 10,2 millions de déplacés, les EAU semblent poursuivre leur soutien aux RSF. Cette stratégie serait motivée par un désir de contrôler les importantes ressources du Soudan, y compris ses ports stratégiques, ses minéraux et ses produits agricoles tels que le bétail et les cultures.
« Les RSF agissent comme le bras armé des Émirats au Soudan », affirme Amgad Fareid Eltayeb, qui fut conseiller principal d’Abdallah Hamdok, Premier ministre soudanais jusqu’à sa démission en 2022. Selon Eltayeb, pour les Émirats, il est crucial de maintenir leur soutien aux RSF afin de préserver leur influence politique et de sécuriser leurs investissements à long terme dans la région.
Depuis les années 1970, les Émirats arabes unis ont fait d’importants investissements au Soudan, cherchant à renforcer leur présence et à sécuriser un accès privilégié à ses ressources.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.