Début Fort Coréen : Les Adultes Complications la Vie de Teenagères Bien Dessinées

L’avortement a été entièrement légalisé en Corée du Sud il y a quatre ans, mais pour de nombreuses raisons, en obtenir un reste un défi considérable pour les jeunes protagonistes de “En Route To.” Le premier long-métrage prometteur de Yoo Jaein, son projet de fin d’études à l’Académie des Arts du Film après plusieurs courts-métrages bien accueillis, est largement porté par cette crise logistique. Cependant, ce film ne se limite pas à une seule problématique, empruntant un chemin assuré et inattendu à travers le récit de l’adolescence qui aborde habilement de nombreux sujets, et par son dénouement, il se transforme en un voyage narratif impressionnant et ambitieux.

Nous faisons d’abord la connaissance de Yun-ji (Sim Su-bin) alors qu’elle tente de se faufiler dans un internat de filles en pleine nuit. Avec son air furtif et son comportement de cerf pris dans les phares, elle ne semble pas vraiment être le type de personne qui cache une vie d’extracurricularités tumultueuses. Sa colocataire, Kyung-sun (Lee Ji-won), est une jeune femme grande et audacieuse, une vraie opportuniste qui tire profit de son éducation en vendant des cartouches de liquide pour e-cigarette qu’elle a achetées en ligne à des camarades de classe trop jeunes pour les acheter légalement. Ces deux filles sont aux antipodes l’une de l’autre et ne sont pas amies. Elles sont toutes deux surprises lorsque leur professeur principal, M. Han, ne se présente pas un jour pour des “raisons personnelles” inexpliquées. Rapidement, sa femme, Min-yeong (Jang Sun), envahit les lieux, exigeant de savoir si quelqu’un a la moindre idée de son emplacement, dans ce qui devient rapidement une affaire de personne disparue.

En réalité, Yun-ji a une idée de la raison pour laquelle il est porté disparu, bien qu’elle ne puisse pas le dire : elle vient d’annoncer à l’homme séduisant de 36 ans qu’elle attend un enfant de lui, une nouvelle qu’il a mal accueillie. Elle se précipite désormais pour trouver un moyen d’interrompre sa grossesse, et étant mineure (sans parents pour donner leur consentement), elle ne peut pas accéder aux options de clinique habituelles. Pour obtenir une pilule coûteuse en ligne, elle “emprunte” de l’argent dans la réserve de liquide à vapoter de Kyung-sun. Cette dernière, furieuse, se lance à sa poursuite alors que Yun-ji s’éloigne pour recevoir sa livraison nocturne. Mais une demi-heure après le début de “En Route”, leur conflit se transforme brusquement en alliance. Bien que Kyung-sun ait de toute façon deviné l’affaire illicite de sa colocataire, elle est choquée et touchée en découvrant l’abandon de Yun-ji alors qu’elle est enceinte.

C’est le premier d’une série de changements de ton efficaces, qui approfondissent notre compréhension des personnages de manière inattendue mais organique. Plus tard, il y a une comédie de type “caper” dans une maison funéraire, qui devient ensuite plus sérieuse lors d’un échange poignant entre Yun-ji et Min-yeong, des révélations acérées sur les foyers brisés qui ont façonné nos jeunes héroïnes, une scène finale de destruction burlesque lors d’une réunion scolaire d’urgence, et bien plus encore.

En tant que scénariste et réalisatrice, Yoo prend des risques qu’elle réussit avec une admirable dextérité, gardant un contrôle discret sur ses talentueux interprètes, les mises en scène et le rythme (bien qu’aucun monteur ne soit anormalement crédité). Le ton global du film, discret, minimise à la fois le jugement moral et le style ostentatoire, même si aucun des deux n’est totalement absent. L’un des aspects ingénieux de son approche est que, bien que les grandes questions — avorter ou non, l’infidélité conjugale, l’exploitation sexuelle des jeunes — restent des préoccupations confidentielles parmi les protagonistes, ce scénario complexe fait finalement apparaître presque tous les personnages périphériques bien dessinés comme étant en proie à un scandale … lié à la vape.

Bien qu’elle prenne soin de ne pas distraire l’attention de l’intimité du personnage, Yoo soigne néanmoins l’élaboration de son cadre, sa présentation soignée étant parfois intéressante par le choix de la composition et des lieux. La musique joue un rôle mineur, car nos héroïnes ont trop de préoccupations en tête pour avoir besoin de soulignement sonore — encore moins de chercher à se distraire du monde du K-pop.