Interdiction des déguisements à Shanghai pour Halloween
La fête d’Halloween à Shanghai a pris une tournure inattendue l’année dernière avec des manifestations de mécontentement politique, après plusieurs années de restrictions strictes liées au Covid-19 sous la politique de « zéro Covid » du gouvernement chinois. Cette année, pour anticiper tout débordement similaire, les autorités locales ont décidé d’interdire le port de déguisements.
Arrestation des fêtards déguisés
Le samedi 26 octobre, les forces de l’ordre de Shanghai ont procédé à l’arrestation de personnes en costumes qui se promenaient sur la rue Julu, une artère animée située au cœur du district financier de Huangpu. Selon un reportage du Financial Times, les individus déguisés ont été emmenés dans un bâtiment administratif où ils ont été forcés de retirer leur maquillage et leurs costumes. Un agent de sécurité leur a explicitement indiqué que les costumes n’étaient pas permis.
Un étudiant de 22 ans a partagé son expérience : « Nous ne portions que des chapeaux et des oreilles de chat, et ils nous ont informés : ‘Tu ne peux pas faire ça cette année, sauf si tu vas à Disneyland' », a-t-il expliqué.
Prévention des rassemblements
Dès le vendredi soir précédant l’incident, des barrières avaient été installées pour empêcher les rassemblements sur la rue Julu, qui avait été l’épicentre de grandes célébrations l’année précédente, perçues « comme un exutoire au mécontentement cumulé durant les années de confinement ». Des rumeurs avaient circulé sur Internet quelques jours avant l’événement, laissant entendre que le cosplay – l’acte de se déguiser en personnages de jeux vidéo ou de films – serait interdit, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait été publiée. Un porte-parole du Bureau d’information de Shanghai a simplement déclaré que « les activités festives […] ne doivent pas perturber l’ordre public », et a mentionné que des événements liés à Halloween étaient prévus à Disneyland et à Happy Valley, un autre parc d’attractions.
Contexte de l’année précédente
En octobre 2023, des jeunes à Shanghai s’étaient déguisés de manière provocatrice : certains en Winnie l’ourson – un personnage interdit en Chine pour sa ressemblance prétendue avec Xi Jinping, le dirigeant du Parti communiste chinois –, d’autres en agents de la lutte anti-Covid, complètement couverts de combinaisons de protection blanches, munis d’écouvillons. Un participant s’était même grimé en Austin Li, un célèbre influenceur beauté, interrogeant les passants sur le coût élevé de la vie, tandis qu’une femme avait incarné Tsai Ing-wen, la présidente de Taïwan, comme le rappelle Radio Free Asia.
Ces déguisements étaient alors considérés « comme un moyen relativement sûr de critiquer les autorités sans subir de conséquences ». Cette année, cependant, ceux qui choisissent de se déguiser devront faire face à des mesures policières, met en garde un média américain.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.