Influence chinoise en Afrique : le regard de la presse africaine

Quel est l’utilité de la Lettre de l’éduc ?

Diffusée chaque semaine, la Lettre de l’éduc sélectionne un article de presse étrangère par le biais de Courrier international, en rapport avec les programmes de HGGSP de première et de terminale. Le but est d’aider les étudiants de cette spécialité à rester à jour sur les événements internationaux et à comprendre leur contexte. Cela est crucial pour développer leur capacité à argumenter dans leurs devoirs et à se préparer pour les épreuves du grand oral.

L’article recommandé cette semaine

Pourquoi cet article est pertinent

Cette analyse des médias africains offre un compte-rendu du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), qui s’est déroulé au début septembre à Pékin. Elle est particulièrement pertinente pour les élèves de première, car elle permet d’observer comment les médias africains perçoivent l’influence croissante de la Chine sur leur continent.

Effectivement, le thème 2 du programme de première aborde “l’analyse des dynamiques des puissances internationales” et l’axe 2 explore les nouvelles formes de puissance, y compris la stratégie des nouvelles routes de la soie initiée par le président chinois Xi Jinping depuis 2013.

Cette revue de presse offre aux étudiants des exemples concrets pour illustrer l’influence chinoise en Afrique.

Si une citation était à retenir

“Les dirigeants africains, qui se rassemblaient traditionnellement en France lors des sommets entre la France et l’Afrique, sont maintenant de plus en plus attirés par l’influence de la Grande Muraille de Chine.”

Selon le site d’informations burkinabè Wakat Séra, l’influence de la Chine en Afrique est devenue prépondérante, reléguant souvent les anciennes puissances coloniales à un rôle secondaire. On observe dans le cas des anciennes colonies françaises que le rejet de l’Occident a ouvert la voie à l’influence de la Chine et de la Russie, qui offrent des modèles alternatifs de coopération, souvent moins soucieux du respect de la démocratie.

Cette analyse met en lumière l’interdépendance croissante entre la Chine et les États africains. En investissant massivement en Afrique, la Chine cherche à sécuriser des ressources comme les terres agricoles et les minéraux. Parallèlement, elle renforce son soft power en ouvrant des instituts Confucius dans de nombreux pays africains et en accordant de nombreux prêts pour le développement, visant à garantir le soutien des chefs d’État africains à l’ONU.

Cependant, il est clair que derrière ces accords économiques ou sécuritaires, les intérêts de la Chine prévalent, comme le soulignent les médias. En effet, grâce à l’octroi massif de prêts qui financent les infrastructures des nouvelles routes de la soie en Afrique, la Chine devient un créancier majeur du continent. Selon la BBC, la Chine détient environ 20 % de la dette totale des États africains envers le reste du monde. Le site d’Al-Jazeera évoque quant à lui des accusations de «diplomatie de la dette» profitant à la Chine.

Des pays comme l’Afrique du Sud cherchent actuellement à rééquilibrer leurs relations avec Pékin, conscients que, si l’Afrique a besoin des investissements chinois, la Chine est également dépendante des ressources et de l’influence qu’elle exerce sur le continent.

Pour approfondir

Voici d’autres lectures recommandées :

• Une revue de presse réalisée lors du sommet sino-africain du début du mois, qui discute des vastes investissements chinois en Afrique et de la «diplomatie de la dette».
• Une autre revue de presse qui examine les efforts de plusieurs pays africains pour renégocier leur dette avec la Chine et diversifier leurs sources de financement.
• Une carte de l’Afrique illustrant l’extension croissante de l’influence chinoise dans les domaines militaire et sécuritaire.

Et également à ne pas manquer cette semaine

Nous encourageons aussi les élèves de première, qui étudient le thème 1 sur la démocratie, à lire cet article du quotidien allemand de gauche Die Tageszeitung : après le succès du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux élections régionales dans certains Länder de l’ex-Allemagne de l’Est, la journaliste Anne Fromm explore les façons dont les partis démocratiques pourraient reconquérir l’électorat de l’extrême droite.