Les frappes aériennes d’Israël sur l’Iran, survenues le 26 octobre dernier, ont visé les dispositifs de défense aérienne protégeant des sites stratégiques tels que des installations pétrolières, gazières et militaires liées au programme nucléaire et à la fabrication de missiles balistiques à Téhéran, révèle une analyse basée sur des images satellites et des témoignages de responsables iraniens et israéliens cités par le The New York Times.

« Les assauts israéliens de samedi matin ont détruit des systèmes de défense aérienne destinés à protéger plusieurs raffineries de pétrole et de produits pétrochimiques majeures, ainsi que des infrastructures protégeant un vaste champ gazier et un port important dans le sud de l’Iran », précise le journal américain.

Les sites affectés incluent la raffinerie de pétrole d’Abadan, le complexe pétrochimique de Bandar Imam Khomeyni, le champ gazier de Tange Bijar et le port de Bandar situés dans le sud du pays. Trois dispositifs de défense aérienne S-300 de fabrication russe autour de Téhéran ont été également endommagés, ainsi que les bases militaires de Parchin, Khojir et Parand – des emplacements cruciaux pour le programme nucléaire et la production de missiles balistiques iraniens.

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La destruction de ces systèmes de défense suscite une profonde préoccupation en Iran, « car les centres vitaux économiques et énergétiques sont maintenant exposés à d’éventuelles attaques si la spirale de représailles entre l’Iran et Israël continue », indiquent trois responsables iraniens.

« Israël nous transmet un message explicite »

Les installations énergétiques frappées sont cruciales pour l’économie iranienne, déjà affaiblie par des années de sanctions américaines et d’inflation, souligne The New York Times. « Le complexe pétrochimique de Bandar Imam est le plus grand en Iran, produisant des millions de tonnes de produits pétroliers chaque année pour l’exportation. La raffinerie d’Abadan est la plus grande raffinerie de pétrole d’Iran, avec une capacité de 360 000 barils de pétrole brut par jour. »

« Israël nous envoie un message clair, » reconnaît Hamid Hosseini, spécialiste de l’industrie pétrolière et gazière iranienne et membre de la Chambre de commerce Iran-Irak. « Cela pourrait avoir des conséquences économiques désastreuses pour l’Iran. Maintenant que nous comprenons les implications, nous devons agir avec prudence et éviter d’escalader les tensions. »

« L’attaque a atteint tous ses objectifs »

Ce dimanche, l’ayatollah Ali Khamenei, s’exprimant pour la première fois publiquement depuis l’attaque israélienne de samedi matin, a affirmé que « le mal infligé par le régime sioniste [Israël] il y a deux nuits ne doit être ni sous-estimé ni exagéré » et qu’il revenait aux dirigeants militaires iraniens de décider de la réponse à l’attaque israélienne. « Ses propos suggèrent qu’aucune riposte immédiate n’est prévue, l’Iran évaluant ses options », analyse le journal britannique.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, a demandé dimanche une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies pour condamner les frappes israéliennes, une requête soutenue par l’Algérie, la Chine et la Russie. De son côté, la mission iranienne auprès de l’ONU a accusé les États-Unis de complicité dans l’attaque, car des avions de chasse israéliens ont utilisé l’espace aérien irakien « sous occupation, commandement et contrôle de l’armée américaine. »

Quant à lui, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a affirmé dimanche que l’armée de l’air avait mené des attaques à travers tout l’Iran. « Nous avons sévèrement touché les capacités de défense de l’Iran et sa capacité à produire des missiles dirigés contre nous. L’attaque a été précise et puissante, et elle a atteint tous ses objectifs. »