La discrétion de l’armée libanaise dans le conflit israélo-libanais
Le conflit actuel qui voit s’affronter Israël et le Hezbollah dans le sud du Liban met en lumière une position particulière de l’armée régulière libanaise : celle-ci reste en retrait des opérations militaires et des affrontements directs. Le journal belge Le Soir qualifie même son attitude de « passive ».
Au début de cette semaine, face à une possible incursion des troupes israéliennes dans le sud libanais, plusieurs médias ont rapporté un potentiel repli des forces armées libanaises préalablement stationnées dans cette zone. Toutefois, l’armée a clarifié la situation en parlant d’un “redéploiement de certains postes d’observation avancés”. Ce fait met en évidence la “position compliquée de l’armée libanaise” dans ce contexte, comme l’indique un correspondant de la chaîne panarabe Al-Hurra.
Selon le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, “La mission de l’institution militaire est normalement de défendre les frontières et de repousser l’ennemi en cas de guerre, mais la situation au Liban est une exception à ces principes”. Cela est en grande partie dû à l’intervention du Hezbollah. En effet, le 8 octobre, le groupe a pris l’initiative de lancer des attaques contre Israël en soutien au Hamas, sans consulter ni obtenir l’approbation de l’État libanais. À cette occasion, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, avait admis que “la décision de la guerre et de la paix n’est pas entre les mains du gouvernement”.
Un général libanais à la retraite exprime clairement que le conflit en cours sur le sol libanais “n’est pas le combat de l’armée” libanaise, soulignant ainsi la complexité de la situation pour les forces régulières du pays.
Cette réécriture met en perspective la délicate position de l’armée régulière libanaise, coincée entre des impératifs politiques internes, l’agressivité des groupes paramilitaires et les pressions des conflits régionaux.
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Juliette Martin est journaliste spécialisée en politique internationale, avec une passion pour les relations diplomatiques et les questions géopolitiques.