Le monde a observé avec étonnement lorsque, pour la première fois mardi [17 septembre], puis à nouveau le mercredi [18 septembre], des centaines de bipeurs et de talkies-walkies ont explosé au Liban. Ces dispositifs étaient utilisés par les membres du Hezbollah, tant dans ses branches politiques que militaires, pour éviter d’être espionnés par les services secrets israéliens. Considérés comme moins vulnérables au piratage que les téléphones mobiles modernes, ces équipements rudimentaires, datant des années 1990, étaient supposés offrir une sécurité accrue. Bien que désuets à l’ère du numérique, certaines professions, comme les médecins urgentistes, continuent de les utiliser pour leur fiabilité et leur autonomie supérieure, de même que certains services de restauration rapide pour informer leurs clients que leurs commandes sont prêtes.

Dans le cadre du conflit asymétrique qui se déroule au Moyen-Orient, le Hezbollah avait adopté cette technologie ancienne dans l’espoir de contourner le matériel high-tech israélien. Cependant, le résultat fut tout à fait l’inverse. L’attaque, en plus d’être un succès militaire pour Israël, a souligné une réalité souvent oubliée au XXIe siècle : la guerre ne se déroule plus exclusivement sur les terrains de combats traditionnels, mais s’étend de plus en plus aux canaux de communication, qu’ils soient analogiques ou numériques, avec des conséquences parfois très lourdes.

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